La première réunion publique sur l’étude d’un projet de parc éolien à Mouliherne a regroupé une cinquantaine de personnes mardi 18 juillet, entre 20h et 22h à la salle des loisirs. Cette rencontre était co-présidée par le Maire de Mouliherne, Rémy Louvet, et le Gérant de la société Soleil du Midi, Benoit Praderie. Etait également présent, Anatole Michaud, Vice-président de Saumur Val de Loire en charge de l’Environnement et de la transition énergétique. En effet, le Plan Climat Air Energie Territorial (PCAET) est une compétence de SVL. Ce temps d’échange, riche en informations, organisé par la municipalité, a été conduit par la société Soleil du Midi.
Le conseil municipal de Mouliherne a autorisé début 2016, après plusieurs rencontres, la société Soleil du Midi à faire une étude sur la commune pour imaginer un projet de parc éolien. Il faut préciser qu’il n’y pas de structure départementale, privée ou publique, actuellement en capacité de conduire un tel projet, et aucun collectif citoyen n’est présent sur notre territoire dans ce domaine. La SEM du Conseil Départemental Alter-Energie expérimente bien la co-gestion du développement de tel projet avec des opérateurs privés, mais elle n’est pas encore en capacité de le faire en autonomie. Enfin, la commune de Mouliherne n’a pas la capacité, ni technique ni financière, de co-gérer les études nécessaires. Il a donc été accepté par le conseil municipal de Mouliherne que la société Soleil du midi porte l’étude du projet en assumant seule le risque financier. Pour autant, le conseil municipal est partenaire de la société Soleil du Midi dans la définition du projet, et puisque la pré-étude a conclu à la faisabilité du projet, un comité de pilotage va être mis en place lors du prochain conseil municipal le 4 septembre 2017.
Cette réflexion s'inscrit dans le cadre de la Loi sur la Transition Energétique pour une croissance verte de 2015 qui elle même fait suite au protocole de Kyoto de 1997, position réaffirmée lors de la COP21 (La Conférence de Paris de 2015 sur le climat) ; mais correspond aussi à la feuille de route du Conseil Régional (SRTE 2014-2020 – Stratégie Régionale de Transition Energétique) qui souhaite produire, 25% de la consommation régionale, en Energie Renouvelable d'ici 5 ans (aujourd'hui nous sommes à 8%). Plus localement, cette étude s'inscrit dans le cadre du nouveau Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT) validé par l'état fin 2016. En effet, le SCoT du Grand Saumurois identifie la commune de Mouliherne comme une zone potentielle de développement de l'éolien. Restait à vérifier deux choses, qu'il existait bien une zone possible d'implantation d'un champ éolien répondant aux critères de vent, d'urbanisme et de raccordement au réseau, et ensuite obtenir que les propriétaires terriens de cette zone soient favorables au projet.
Après un an et demi d'échanges, la pré-étude est terminée et un projet d'un parc de 3 éoliennes a émergé. C’est ce projet qui a été présenté mardi soir. Après une introduction sur le besoin d’énergie renouvelable et la politique française de transition énergétique, les aspects techniques d’une éolienne ont été évoqués. Justine Manceau, en charge du projet, a ensuite expliqué comment la zone d’implantation du parc avait été choisie : les différentes contraintes environnementales mais aussi liées à l’urbanisme, aux activités aéronautiques et aux conditions de vent, ne laissent finalement pas beaucoup de choix. La question centrale restait celle du dimensionnement du parc. Le projet retenu est un parc limité à trois éoliennes et ce principalement pour deux raisons : une raison esthétique d’intégration dans un paysage rural et une raison de cohérence de besoin énergétique du territoire. Le projet de trois éoliennes de 3MW chacune correspond à une consommation de 6 600 foyers à la mesure de la densité de population du secteur. Cette zone se situe à l’Est-NordEst du centre bourg pour environ 2,5 Km, entre la RD 62 et la RD 279.
Après que plusieurs Moulihernais se soient exprimés sur d’une part leur désaccord vis-à-vis de la politique énergétique française, et d’autre part sur leur refus de l’énergie éolienne par manque d’intérêt (technique et économique), les échanges ont permis de préciser de nombreux points :
- – d’un point de vue financier, Soleil du Midi assume totalement le financement des études jusqu’à l’obtention de l’autorisation d’exploitation du parc éolien. Dans un second temps l’investissement sera ouvert aux collectivités territoriales ou à la participation citoyenne, même si Gaz Electricité de Grenoble peut porter seul l’investissement. Cette question sera étudiée par le comité de pilotage.
- – d’un point de vue technique, les éoliennes envisagées sont d’une auteur de 100 m avec des pales de 50 m. L’emprise au sol totale nécessaire pour implanter et accéder aux 3 éoliennes est d’environ 5 000 m2. La totalité du déboisement nécessaire sera compensée par des plantations. Il n’y a pas d’interdiction de circuler autour des éoliennes.
- – d’un point de vue environnemental, l’exploitation du parc sera adapté (périodes de fonctionnement) aux conclusions des études pour protéger d’éventuelles espèces animales qui circuleraient dans la zone (oiseaux migrateurs …).
- – d’un point de vue de l’aménagement du territoire, plusieurs points ont été soulevés comme la dévaluation du domaine immobilier, d’éventuelles nuisances liées au bruit ou aux vibrations, l’utilisation des terres agricoles et l’impact sur le paysage. Techniquement les éoliennes ne produisent pas de vibrations et toutes ces questions ont déjà été légiférées à travers les nombreux textes d’urbanisme que le projet respecte nécessairement, par ailleurs l’intérêt collectif reste un objectif. Le comité de pilotage, auquel l’Association Patrimoine et Paysages Moulihernais est vivement invitée, aura pour mission d’imaginer les aménagements à faire pour la meilleure intégration possible du parc éolien au sein de la commune en harmonie avec le voisinage.
Pour autant le projet ne sera pas présenté en préfecture avant début 2019, en effet il faut maintenant faire une mesure in-situ des vents pendant une année complète et réaliser une étude d'impact environnemental avant de déposer le dossier. Un mât provisoire de 100 m de hauteur, qui après enlèvement ne laissera aucun impact au sol, va être installé à l’automne pour accueillir plusieurs anémomètres et plusieurs microphones, pour étudier les vents et la faune. La procédure d’instruction de l’ « Autorisation Unique du parc Eolien » par les services de la préfecture durera encore une année, puis il faut compter 8 mois de construction avant de voire la première éolienne commencer à produire de l’électricité.