Alors que toutes les communes cherchent à faire des économies de fonctionnement pour compenser les baisses de dotation et garder des marges de manœuvre financières, le Maire de Mouliherne fait voter un budget primitif 2019 avec une Capacité d’AutoFinancement négative de 80 000 euros : c'est-à-dire qu’il va dépenser en fonctionnement plus que le total des recettes. Après avoir fait voter le compte de gestion 2018 et constaté une augmentation de 15% des dépenses réelles de fonctionnement entre 2017 et 2018, il présente un BP-2019 avec une augmentation de 45% des dépenses de fonctionnement (par rapport au CA 2018). Lorsque le premier adjoint chargé des finances, Alain BOURDIN, est interrogé sur l’explication des dépenses de fonctionnement supplémentaires en 2019 : il explique que le budget n’est pas sincère et que de toutes façons « on ne va pas tout dépenser ». Il explique ensuite que l’on a toujours fait comme ça et que les investissements sont suffisants en 2019 : on peut donc sur-évaluer les dépenses de fonctionnement. Et bien non monsieur Bourdin, on n’a pas toujours fait comme ça, et si vous aviez été présent pendant les 4 premières années du mandat plutôt que de pratiquer « la politique de la chaise vide » vous auriez entendu lors de la présentation des budgets précédents que le conseil municipal s’était fixé de contenir et de maitriser les dépenses de fonctionnement en justifiant chaque euro budgétisé. L’objectif était de maintenir une Capacité d’AutoFinancement à la hauteur du plan d’investissement pluriannuel fixé et une capacité de désendettement acceptable. Lundi soir, le conseil municipal a voté (à l’exception de trois conseillers) un Budget 2019 dont le prolongement logique est la faillite de la commune dans deux ans, mais en nous expliquant que ce n’est pas grave puisque le budget prévisionnel ne sera pas suivi ! La traduction de tout ça est que le conseil municipal a donné carte blanche au Maire pour dépenser un budget de fonctionnement pharaonique, mais Rémy s’est engagé à être raisonnable ! A une époque où le droit coutumier n’est plus d’actualité, chacun comprendra pourquoi ces pratiques confortent l’état dans l'idée de considérer que les petites communes ne sont plus capables de mettre en œuvre une gestion rigoureuse et à demander le regroupement en commune nouvelle. Pour ma part je ne pense pas, comme l’ont proposé certains lundi soir, que le regroupement en commune nouvelle soit la bonne solution, sauf à effectivement considérer que la commune de Mouliherne n’est plus capable de se gérer seule.
Eric MIGNOT
