Le Maire de Mouliherne désavoué par la CDCI exprime son soutien au président de la CCLL.

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Non au dictat de quelques grands barons, même si la préfète et la CDCI refusent à la CCLL de s’autodéterminer ( ce qui est contraire à ce qu’avait décidé l’AMF du Maine et Loire), les petites communes comme Mouliherne se battront pour rester maitre de leur destin.

 

Le nouveau découpage des intercommunalités du Maine et Loire, en passant de 30 à 9 EPCI, a sans doute réussi à rétablir une cohérence entre les cantons, les EPCI et les pays porteurs des SCOT, et ce découpage doit permettre de rationaliser l’aménagement du territoire, mais il va aussi contribuer à la professionnalisation de nos élus dès la strate des EPCI sous le contrôle des partis politiques et limiter la pluralité au détriment des petites communes. De plus des professionnels de la politique sont plus attentifs à leur ré-élection qu’à l’intérêt général.

 

Chacun sait que dans un système pyramidal pour accéder aux échelons supérieur il faut d’abord passer par les échelons intermédiaires : en réduisant le nombre des EPCI on limite le nombre de postulants aux responsabilités départementales puis régionales : le graal étant la députation !  Avec cette nouvelle organisation 9 présidents d’EPCI et une dizaine de maires de communes de plus de 10 000 habitants décideront de tout ce qui se passera sur le département. Le vivier des conseillers communautaires et des vices-présidents d’EPCI, qui formait les élus des petites communes aux strates supérieurs, va se réduire au stricte minimum. Il faut ajouter que par manque de moyens l’ AMF a fortement réduit les possibilités de formation des élus. On peut égalent ajouter que les syndicats départementaux, électricité ou numérique, sont maintenant gouvernés par les EPCI et non plus par les communes. Une nouvelle étape est franchie dans la professionnalisation et nous avons ainsi rétablie l’hégémonie de « nos grands élus » qui contrôleront ceux qui seront formés pour les accompagner. 

 

De toutes façons cette professionnalisation semble inéluctable puisque la dérive technocratique fait que pour faire de la politique même locale il faut aujourd’hui avoir fait l’ENA ou science-po. Mais attention de ne pas marginaliser encore un peu plus les élus de proximité, ceux qui connaissent leurs administrés et réciproquement. Les élus des communes de moins de 3000 habitants qui n’auront plus de représentativité au niveau des grands EPCI. On nous explique que la solution est de construire des communes nouvelles d’au moins 10 000 habitants : c’est évidemment la solution technique mais humainement nous allons encore accentuer la professionnalisation des élus et creuser le fossé avec des électeurs qui viendront renforcer le contingent déjà catastrophique des abstentionnistes et des votes sanction. 

 

Dans ce contexte il est urgent d’interdire le cumul pour avoir des élus qui soient sur le terrain : maire, président d’EPCI, conseiller départemental, président de syndicat, …. conseiller régional …  Nos grands élus, « cumulars « , aussi forts soient-ils n’ont pas le don d’ubiquité, et dans le meilleurs des cas ce sont les technocrates qui décident.

 

Alors oui nous voulons rester à la CCLL, pouvoir continuer à construire un EPCI qui corresponde à notre échelle ( sans démesure et pour entretenir nos zones rurales) tout en participant au Grand-Saumurois pour les dossiers structurants d’aménagement du territoire. Maintenant si la CDCI confirme en mars que nous n’avons pas le droit de décider de ce que l’on veut, nous irons à l’agglo de Saumur mais il faudra prendre le temps de mettre en place une gouvernance vertueuse où les élus des petites communes pourront être entendus et où l’exécutif sera à la fois compétent et disponible pour chacune des responsabilités qui lui sera confiées. Il faudra également être attentif à conserver des antennes de proximité au sein de cette nouvelle Agglo.

 

Le Maire de Mouliherne et ses adjoints.