Quelques pierres, quelques noms
Au cœur de nos villages, une croix quelques noms
Modestes anonymes que l’histoire n’oublie pas
Quelques pierres dressées refusant l’abandon
De ceux qui se souviennent de la gloire d’un trépas
Car ces hommes étaient jeunes, car ces hommes étaient beaux
En partant, ils riaient comme on part en moisson
Mais dans les champs rougis par le sang des agneaux
Le fer faucha leur vie bien avant la saison
Ils riaient, ils chantaient leur jeunesse insolente
Il lisait dans leurs pères leurs rides de demain
Ils avaient des amis, ils avaient des amantes
Mais déjà la faucheuse décomptait leurs matins
Dans des terres lointaines, leurs rires se sont éteints
Dressés face à l’horreur, à l’ignoble oppression
Ils préférèrent mourir assumant leur destin
Plutôt que de trahir l’honneur de la nation
Des noms qu’on reconnaît, des familles connues
D’autres noms inconnus qui se sont sacrifiés
Des fils de la patrie qui auront tout perdu
Pour que poussent longtemps des fleurs de liberté
Oh vous jeunes héros et vous pères perdus
Nous entendons vos voix résonner dans nos cœurs
Que jamais nul n’oublie que vous avez vaincu
En offrant votre sang pour vos frères et vos sœurs
Gaston Bessay